Premières nouvelles des bénévoles tout juste arrivés
15 février 2019
C’est vendredi après-midi et c’est congé à l’école de Chaurikharka! Cela me permet de vous donner quelques nouvelles du Népal. Je suis dans la salle commune de notre lodge, quelques enseignants s’y sont d’ailleurs arrêtés pour prendre le thé, éclats de rires et discussions en Népali, je n’y comprends rien, mais j’aime les écouter. Dehors, il vient de commencer à pleuvoir, j’espère que cela se calmera avant qu’Aurélien ne revienne de la menuiserie… Eh oui, ce n’est pas congé sur le chantier!
Je suis Cécile, j’ai 25 ans et ai terminé ma formation en enseignement primaire en juin dernier. Cette première année de remplacements me permet de vivre une nouvelle aventure, en compagnie de mon frère Aurélien, 19 ans (fêtés au Népal!) cette fois-ci. Ayant terminé son collège, il a décidé de partir pour une année différente et sera ici jusqu’en mai prochain.
Nous sommes arrivés dimanche dernier dans la jolie vallée du Khumbu. Elle s’est fait bien désirer, puisque nous avons dû patienter 4 jours supplémentaires à Katmandou avant de pouvoir nous envoler du côté de Lukla.
Cela nous a permis de découvrir la capitale et son effervescence, quelle vie ! Cela m’a fait penser à ces grands livres pour enfants, vous savez ceux avec un millier de détails colorés où des scènes plus insolites les unes que les autres se succèdent? La même chose, mais en vrai! Je n’avais pas assez de sens pour tout observer. La pollution est malheureusement très élevée et l’attente vécue a donné une couleur toute particulière à la joie de pouvoir rejoindre Lukla.
Après quelques tentatives loupées (le personnel de l’aéroport commençait d’ailleurs à bien nous connaître), les conditions météorologiques ont finalement été favorables. Être dépendants de la météo est un premier contact avec la réalité du terrain de haute montagne… On se sent tout petits ici!
Après avoir atterri dans un des aéroports les plus dangereux au monde (ne t’inquiète pas, Maman, tout a bien été!) Kunga est venue nous chercher et nous avons cheminé jusqu’à Cheplung, un petit hameau à une quarantaine de minutes de Lukla. À pied, donc! Et oui, ici pas de voitures avant deux jours de marche! Tout ce que l’on voit, mange, boit ou utilise a été porté… Cela donne une saveur bien différente à chaque petite chose qui nous entoure. Nous sommes accueillis dans la famille de Sonam et Kunga. Leur générosité et leur disponibilité sont telles qu’il nous faudra certainement écrire à leur sujet tout bientôt!
Tous les matins, nous empruntons un petit chemin pour rejoindre l’école de Chaurikharka, nous y sommes en une quinzaine de minutes. De nombreux élèves jouent déjà dans la cour, la poussière vole et des rires se font entendre… Au même endroit, un stock de fenêtres, une brouette et des planches de bois côtoient un tas de pierres… Les restes de l’ancienne école qui a subi le tremblement de terre.
De beaux bâtiments se dressent à présent fièrement autour de la cour, le chantier avance bien! Aujourd’hui, de grandes palissades ont été démontées, laissant apparaître la future école enfantine.
L’école secondaire est déjà bien avancée, les peintres s’affairent à présent pour peaufiner les cadres des portes. A l’école primaire, le gros des travaux est terminé et les finitions intérieures seront réalisées prochainement.
Aurélien donne, quant à lui, un coup de main à la menuiserie : scier des planches pour en faire des plinthes, il commence à devenir un vrai pro! Pour ma part, je suis du côté de l’enseignement. Durant les trois premiers jours, j’ai accompagné Miss Rubikha dans sa classe de Nursery (5 ans) et ai pu confronter mes expériences et la réalité népalaise… pas tout à fait la même qu’à la HEP!
De temps en temps, j’ai été « réquisitionnée » par Mister Purna, un professeur d’anglais qui donne son cours avec humour, sans oublier un joli béret et une cravate bien nouée. Son idée était de pouvoir montrer l’accent européen à ses élèves… Plutôt sympathique!
Mercredi après-midi, en faisant le tour de l’école avec Lakpa Thering, coordinateur international, nous avons appris qu’un professeur avait dû rentrer dans sa famille et que toute sa classe n’avait donc plus d’enseignant depuis quelques jours. Et voilà comment, à la cloche suivante, c’est-à-dire 7 minutes chrono plus tard, j’ai été nommée enseignante principale de la classe Grade 3! Laissant avec joie le népali et le lhama (langue sherpa) à mes collègues, je découvre l’anglais, les maths et la sociologie avec mes 14 élèves âgés entre 9 et 12 ans. C’est un joli challenge, mais il me plaît beaucoup!
Nous sommes très heureux de vivre ces quelques semaines ici. Le projet de Luklass est beau et porte ses fruits, merci à chacun! Et à tout bientôt pour les prochaines nouvelles!